Un peu d'histoire ...
L'histoire du musée
Au début du xxe siècle, Bussières était l’un des deux principaux pôles d’attraction des monts du Lyonnais. Le textile en est l’activité motrice. En effet, l’activité commerciale industrielle et artisanale était importante, ce qui permit à la commune de se développer considérablement.
Depuis le moyen âge, des paysans tisseurs filent le chanvre, habits, linge, uniformes pour les armées napoléoniennes… Au XIX e siècle, les tisseurs paysans sont recrutés par les soyeux lyonnais. Dans chaque maison, dans chaque village se cache un atelier.
Créé en 1977 par Pierre Berchoux avec le soutien de la commune, le musée s’est installé dans l'ancienne usine Braud en 1998. Le bâtiment date des années 1920.
A la fin des années 50, ce sont quinze tisseurs qui travaillent ici, secondés par des tisseurs à domicile. Chaque tisseur s’occupe de trois ou quatre métiers à tisser.
Les ouvriers y tissaient des tissus haut de gamme, dont un pour la robe de mariée de Grace Kelly !
L’usine Braud fut revendue en 1963 à Henri Gousset. Sept ans plus tard, elle ferma définitivement ses portes, mettant fin à près de 50 ans de tissage.
Aujourd’hui, l’équipe du musée met en route pour vous les métiers à tisser d’hier et d’aujourd’hui, impressionnants de technicité…
L'histoire de la soie
Somptueuse, céleste, royale, la soie incarne la beauté.
Ce tissu n'a encore jamais été égalé. En effet, on ne retrouve ses qualités dans aucun autre tissu. Le ver à soie appelé aussi bombyx mori (ou bombyx du mûrier) serait-il plus fort que l'homme pour créer un fil si résistant (résistance comparable à un fil d'acier de même section) ?
La soie offre un confort thermique très appréciable ; elle tient chaud en hiver et au frais en été, de plus elle est hypoallergénique.
C'est un tissu vraiment fabuleux mais tellement rare.
Mais comment a-t-on découvert ce fil aux vertus incomparables ?
Selon la très ancienne légende, la soie a été découverte en Chine, il y a environ 4000 ans (en 2700 av. JC) :
« La princesse Xi Ling Shi était en train de jouer avec un cocon de bombyx quand tout à coup il tomba dans sa tasse de thé. Elle le reprit dans sa main et tira délicatement sur un petit fil qui dépassait et quand elle arriva au bout, le cocon avait disparu et avait laissé la place à un long fil. La princesse décida alors de planter de nombreux mûriers blancs dans son jardin pour élever des vers à soie. Les vers à soie (ou bombyx) et les mûriers furent divinement bien soignés par la princesse (les vers à soie se nourrissent uniquement de feuilles de mûriers blancs).»
D'après la légende, elle fut la première à dévider un fil de soie.
Ensuite, on découvrit que l'on pouvait faire avec ce fil des tissus aux qualités incomparables. Il devint alors un produit réservé à la confection de vêtements impériaux. La soie resta pendant plusieurs millénaires un secret bien gardé par les chinois : un décret impérial punissait de mort quiconque tenterait de divulguer ce secret. Forte de son succès, tour à tour, elle s’exporte au Japon, en Inde puis au sein d’autres contrées, notamment grâce aux illustres routes de la soie. Et ce, par des méthodes pour le moins douteuses (espions, pillards, commerces illégaux…).
En ce qui concerne l'Europe, on sait que les romains raffolaient de ce tissu, mais on suppose que ce n'est qu'au Xème siècle que les premières tentatives de sériciculture furent effectuées en Italie du Sud. Pendant longtemps le marché européen de la soie fut exclusivement Italien.
Au XIXème siècle, Lyon devient un haut lieu de la soierie, jusqu'à en devenir une plaque tournante mondial. Vous trouverez par ailleurs, dans le Vieux Lyon, des traces des tisseurs de l'époque formés par les italiens, qui s'étaient installés dans le quartier Saint-Georges et autour de la cathédrale Saint-Jean. Peu de temps après, la soie arrive sur les métiers à tisser de Bussières.
Visionnez cette vidéo pour en apprendre plus sur ce tissu.
Le tissage et la soie à Lyon
Se promener à Lyon, c'est flâner à travers le temps, depuis sa fondation en 43 avant J.-C. jusqu'à nos jours. La ville a gardé des traces permanentes et continues des périodes qui ont marqué son histoire.
A la Renaissance, la cité possède quatre foires annuelles de deux semaines chacune qui attiraient des marchands de toute l’Europe. Internationale, Lyon devient un centre financier et héberge des succursales de banquiers italiens, florentins, milanais et lucquois.
En 1536 François Ier octroya à Lyon le privilège de tisser le fil de soie, d’argent et d’or. Les tisseurs installèrent alors leurs ateliers dans le quartier Saint-Georges du Vieux-Lyon actuel.
La Fabrique est née, rassemblant toutes les étapes de la fabrication jusqu’à la vente des soieries. Elle marque le départ d’une industrie florissante, jusqu’aux guerres de religion. Lyon est une étape de la Route de la Soie.
Les techniques progressent au fil des ans, notamment avec le métier à la tire au 17e qui permet de réaliser des motifs.
Louis XIV lance la mode des soieries lyonnaises à Versailles et bientôt dans l’Europe entière.
Le plus grand siècle de Lyon fut sans doute le XVIe siècle : 60 000 habitants, plate-forme de commerce européen, relations avec les pays méditerranéens, le Nord de la France, la Rhénanie et la Suisse. En même temps, la ville compte un grand nombre de manufactures de tissage de soie.
Sous le premier Empire (1804-1814) et la Restauration (1814- 1830), le commerce de la soie fait de Lyon, une ville prospère. C’est grâce à la volonté de Napoléon Bonaparte qui impose l’utilisation des soieries lyonnaises dans toutes les cours d’Europe et encourage l’utilisation du métier à tisser de Joseph-Marie Jacquard (1752-1834).
De 1800 à 1848, le nombre des métiers à tisser passe de 6 000 à 60 000. Les ouvriers en soie (ou « Canuts ») s'installent sur la colline de la Croix-Rousse, qui devient dès lors « la colline qui travaille », par opposition à « la colline qui prie » (Fourvière).
Les logements à plafond élevé et bien éclairés permettent de mieux travailler sur les hauts métiers à tisser. On installe la zone privée dans la partie arrière de l'appartement.
Entre 1820 et 1850, la région de Lyon-Givors-St Etienne est la première région industrielle française. On y installe, en 1824, le premier chemin de fer français reliant Andrézieux à Saint-Etienne, puis St Etienne à Lyon en 1832. Dès 1850, les voies ferrées, surtout la ligne Lyon-Marseille, accaparent le trafic des marchandises.
Toutefois, après 1830, l'industrie soyeuse traverse une crise grave. Malgré les nombreuses innovations sociales (premier « Conseil des Prud'hommes » en 1806, première caisse de secours mutuel, « commerce véridique et social » en 1835 qui est la première épicerie mutualiste française), le travail manque souvent, les salaires ne permettent pas de vivre. Les Canuts se révoltent une première fois en novembre 1831 contre les fabricants, puis une seconde fois en 1834. C'est de ces soulèvements populaires, durement réprimés, qu'est née la devise « Vivre en travaillant ou mourir en combattant ».
Pour en savoir plus, rendez vous sur la page de l'association lyonnaise, Soierie Vivante
Terre de tisseurs
"Terre de Tisseurs, Terre d'Excellence" est un programme de mise en valeur et de développement touristique des Montagnes du Matin, centré sur le patrimoine et le savoir-faire textile. Initiées dès 2012 par les anciennes Communautés de Communes de Balbigny et des Collines du Matin, avec l’appui de l’Office de Tourisme des Montagnes du Matin et des deux musées du territoire (Musée du Tissage et de la Soierie de Bussières et Musée de la Cravate et du Textile de Panissières), les premières réflexions sont menées avec des référents de chaque commune, « ambassadeurs » de leur territoire et« mémoires » de leur village.
Ces réflexions aboutissent à la mise en place de panneaux d’interprétation en 2014. Dans chaque commune du dispositif sont implantées des panneaux d’entrée de bourg, un panneau centre-bourg retraçant l’histoire du village, et des panneaux d’interprétation marquant un bâtiment important, souvent lié au textile.
Musée de la cravate et du textile
Le musée est installé à Panissières dans une ancienne manufacture de toile construite en 1856. De l'ancien bureau du patron jusqu'au jardin, en passant par l'usine, découvrez l'histoire du textile : damassé, gaze à bluter, soierie et cravate.
7 rue Jacquard 42360 Panissières
04 77 26 23 46
Atelier Musée du Chapeau
L'Atelier-Musée du Chapeau vous accueille sur le site de La Chapellerie. Venez découvrir le dernier grand témoin de l'activité chapelière de Chazelles-sur-Lyon restauré dans l'esprit de l'usine et tourné vers la création.
31 rue Martouret 42140 Chazelles-sur-Lyon
04 77 94 23 29
Maison des Grenadières
Au cœur du village de Cervières, venez à la rencontre d'un musée unique en France : la Maison des Grenadières, atelier musée de la broderie au fil d'or, témoigne d'une histoire séculaire spécifique du Haut-Forez.
Le Bourg 42440 Cervières
04 77 24 98 71